jeudi 1 septembre 2016

SOUS LE VENT DES ÎLES






      HISTOIRES SOUS                    
                LE

       VENT DES ÎLES
























        Je venais de redescendre le rude escalier de pierre qui permet d’accéder au clocher de l’église de Saint Georges.


Mai       Mais … L’église de Saint Georges n’a pas de clocher ! »

-      « Il est vrai … Il est vrai … Mais elle a un campanile. Je disais donc que je venais de redescendre le rude escalier de pierre qui permet d’accéder au campanile … J’y étais monté simplement pour vérifier les inscriptions que l’on m’avait signalées sur les flancs de la cloche. Elles étaient bien là, très visibles, facilement vérifiables : Deux noms et un prénom …

-      Savatier : - C’est le nom de mon arrière-grand-père, Un grand savant naturaliste.

-      Salmon : - Je me souviens qu’il y eut jadis un Notaire de ce nom là …

      Ces  deux noms sont certainement ceux des       donateurs.
     
      Le prénom est celui d’une femme : C’est peut-      être celui que l’on a attribué à la cloche – C’est la coutume !

-      «  On peut lire : Léocadie ! … Soit ... Elle et son époux devaient, eux-aussi faire partie des donateurs …



                  Redescendant du clocher … Du campanile, soit ! … Redescendant du campanile, je me dirigeai vers le cimetière pour retrouver mon ami Jonathan … Jonathan le goéland … Il vient se réfugier là lorsque la tempête menace …
Dans le cimetière de Saint Georges ou celui de Saint-Denis.






















                  Il était bien là, mon ami. Je le trouvai dans l’allée principale. Il faisait les cent pas … Il me montra une stèle – Ô pas très imposante ! L’épitaphe était à peu près illisible, mangée par la mousse … On y distinguait un nom, cependant : Hérédia …

                  Hérédia ! – Quelques vers me revenaient en mémoire :




« Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leur misère hautaine,
De Palos de Moguer routiers et capitaines
Partaient,ivres d'un rêve héroÏque et brutal.


Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses villes lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde occidental.


Chaque soir,espérant ses lendemains épiques,
L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d'un mirage doré;


Ou penchés à l'avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
du fond de l'Océan des étoiles nouvelles. »
     
                      (Les Conquérants )
                 

                      Mon ami Jonathan, Jonathan le goéland m’apprit ce qui suit :

-      «  Ne laisse pas divaguer tes rêves, me dit-il : José Maria de Hérédia n’est pas enterré ici, c’est sa sœur Léocadie qui repose en cette tombe … Les Hérédia sont originaires d’Espagne et comptent au sein de leur famille  une lignée de conquistadors … Ils ont fait souche à Cuba, après Haïti …

-      Don Domingo est le père de José-Maria. Il est le père, aussi de trois filles : Minette, Léocadie et Maria. Léocadie épousera Jules Raoulx, originaire de Saint Georges d’Oléron … Ce dernier était installé comme planteur à Cuba.

-      Les évènements qui conduisirent cette île à l’indépendance ramenèrent la famille Raoulx en Oléron. Jules et Léocadie s’installèrent à Saint Georges, dans une maison qui existe toujours …










      L’histoire de la famille est racontée dans le menu détail en un livre intitulé « Les yeux Noirs », dont l’auteur s’appelle Dominique Bona. Il est publié par la librairie J.C. Lattès et … Son contenu vaut … son pesant de cacahuettes ! … (Je vous le garantis !). Mais ce sont les aventures des trois filles de José Maria de Hérédia qui sont l’objet unique du livre en question … Jonathan le goéland me le certifia, lui qui sait tant de choses … De Léocadie, il n’est pas du tout question …

            Alors, il faudra, jusqu’à ce que Jonathan m’apprenne quelque chose de nouveau, me contenter du peu que je sais … José Maria de Hérédia est-il venu lui-même quelques fois en Oléron ? … L’une quelconque de ses trois filles :
Hélène, Marie, Louise … ? L’un quelconque de ses trois illustres gendres : René Doumic, Henri de Régnier, Pierre Louys ? … Les stations à la mode furent, par eux, plus souvent fréquentées que l’île d’Oléron …

-      « Mais si j’apprends quelque chose de nouveau, me dit Jonathan le goéland … Je ne manquerai pas de t’en avertir !





















      Et, comme la tempête annoncée ne se faisait pas du tout effective, Jonathan, d’un coup d’ailes, prit congé de moi.
























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