mardi 6 août 2013

LA SOUPIÈRE DU "JEUNE HENRI".






LA SOUPIÈRE DU JEUNE HENRI



                                                 




Savez-vous pourquoi les Brénâts sont si riches ? Savez-vous pourquoi la mer ronge les plages de la Malconche, de Boyardville à Saint Denis ? Et d’abord … Y avez-vous réfléchi ? … Pourquoi cette anse bordée de plages s’appelle-t-elle « La Malconche ? … Découpez le mot, cela vous donne la Mal-Conche … Autrement dit la « Mauvaise Conche » … C’est tout dire !

Savez-vous pourquoi, chaque année, à Prouare, le sable s’effondre et engloutit, soit un cheval et son cavalier, soit une vache aux lourdes mamelles, soit une lourde charrette chargée de blonds épis de blé ?

Savez-vous pourquoi la mer ronge et pourquoi disparut en son sein  un hameau tout entier, près du moulin du Douhet. Ce hameau s’appelait la Durandière … Une avenue porte encore son nom …

C’est que la mer a juré de reprendre aux Brénâts les trésors qu’ils lui ont volés … Car ils lui ont volé des trésors !
                                                      



À Prouard, il y a quelques décades, sur les plateaux rocheux, vint s’échouer le « Jeune Henri ». Il arrivait des Antilles. En ses flancs se trouvaient des pierreries et de l’or … De l’or en grande quantité. Ce navire avait été naulisé, dit-on, par un planteur qui revenait en France avec toute sa fortune. Il vint ouvrir sa carène près de La Brée, offrant à l’océan, par toutes ses plaies, les trésors dont on l’avait chargé.

Tout l’équipage ou presque avait péri. On en trouve encore mention dans les registres d’état civil de la mairie de Saint-Georges puisque, en ce temps-là, La Brée était incluse dans cette commune .
                                                    



Seuls, le second capitaine et l’un des matelots avaient pu échapper à la nuit sans lune, à la mer en furie, au vent qui sifflait, à l’orage qui grondait. Ils parvinrent jusqu’à la terre ferme, poursuivis par l’orage …

Dès que le jour parut, le second capitaine et son matelot entreprennent d’arracher à l’océan les trésors qu’il avait pris. Tous les Brénâts les suivent … Et certainement tous les Oleronnais de Boyardville à Chassiron. L’un emporte un sac lourdement chargé. L’autre, sous son bras cache des lingots. Un troisième a ramassé des poignées de doublons. Le plus malin a trouvé une soupière d’or massif emplie de perles fines.
                                                               



Mais celui-là … Jamais on ne le revit et nul ne vous dira ce qu’est devenu son butin … On assure que, dès qu’il sortit de l’eau, la terre s’entrouvrit pour la première fois … Il serait le premier qu’elle engloutit. Si, depuis, elle avale quelqu’un ou quelque chose, c’est que, sournoisement, l’océan la mine par en dessous pour reprendre ce qu’on lui prit.

Si les ports de Saint-Denis et celui du Douhet sont si longtemps restés complètement ensablés … Si, maintenant encore, il faut lutter contre leur ensablement, lutter, lutter sans cesse, c’est que la mer a juré de se venger : Elle a décidé qu’elle parviendrait à ses fins et que plus aucun bateau n’entrerait dans ces havres … Et le port de Boyardville a bien du mal à lutter, lui aussi, contre le sort qui lui fut jeté.

Antioche est parsemé de carcasses de navires : Malgré le sort, ils avaient voulu s’approcher.

Si la vague ronge les plages et si, du côté du Douhet, le hameau de la Durandière a disparu tout entier sous les eaux, c’est une erreur du sort : La Brée était visée.

Prenez garde Brénâts, et cachez votre or s’il vous en reste : jamais l’océan ne renonce … Souvenez-vous … Ô oui, souvenez-vous du naufrage du « Jeune Henri » !
Souvenez vous aussi … Lorsque vous avez construit un épi d’enrochements à Prouard, souvenez-vous en : L’océan a démoli toutes les digues, de Prouare jusqu’à Planginot ! Souvenez vous !

                               


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