LE GRAND COUTÂT
Mon ami Raoul Pelletier est un « Grand
Coutât » … Si vous n’êtes pas patoisant, ne soyez pas trop rapide dans
votre traduction : Un « coutât », c’est bien un couteau … Mais
ce n’est pas pour autant que Raoul est un truand … Non, être un « Grand
Coutât », c’est tout simplement habiter sur la « Grand’Côte »,
c’est à dire sur la côte oléronnaise qui est exposée à l’ouest … - « En
face de New-York, dit-on !
Plus
particulièrement sont des « Grands Coutâts » les habitants de la
partie de cette côte que l’on appelle la « Côte Sauvage » et
qui s’étend de la Cotinière à Chassiron en passant par la Chefmaillère, la
Biroire, la Menounière, L’Îleau, (On précise
« L’Ileau-la-Grand’Côte » parce qu’il y a un autre village qui porte
le même nom, mais il se trouve à côté de St. Georges …). Bien sûr sont
aussi des « Grands Coutâts » les habitants de Domino et ceux de Chaucre …
Raoul est un
« Grand Coutât ». Il demeure à L’ileau et il est né à Chaucre …
« L’ileau-la Grande -Côte. » Son village est coupé en deux par
une route secondaire qui sert de limite entre les deux communes : Celle de
Saint-Pierre et celle de Saint-Georges. Tant et si bien qu’il s’est vu
récompenser un jour par le maire de Saint-Pierre parce qu’il avait été proclamé
vainqueur d’un concours de jardins fleuris organisé par la commune de
Saint-Pierre …
- « Mais …
dit Raoul … Monsieur le maire, j’habite sur la commune de Saint
Georges ! »
Ajoutons pour en terminer avec cette
anecdote que le maire de Saint-Pierre se montra grand seigneur et décerna quand
même le prix des jardins fleuris de Saint Pierre … à cet habitant de
Saint-Georges !
Raoul n’est plus. Il nous a quittés le
premier avril 2006, je crois … Je revois le personnage … Car c’était un
personnage … Je le revois au temps où il taillait encore ses vignes et
vendangeait son raisin. C’était un authentique patoisant … Je crois qu’à la
maison, chez lui, on parlait le patois … En tout cas, il fit longtemps, avec
« Mimile », le patoisant de Sauzelle et Michel Nadreau, celui de
Chaucre … Il fit longtemps le bonheur des auditeurs de
« Radio-Oléron », du temps où il y avait une Radio-Oléron. Combien reste--t-il de
patoisants, à l’heure actuelle en Oléron ? Notez que, lorsqu’il me
parlait, sa langue maniait le français aussi bien que celle d’un professeur de
grammaire aurait pu le faire …
-
« Tu vois, me disait-il un jour, alors que je l’avais trouvé au coin d’un
pré, dans le bout de l’une de ses vignes … Tu vois, j’étais assis ici, sur un
gros caillou … Il n’y a pas beaucoup de gros cailloux en Oléron … Il y avait un
vol de pigeons qui était arrivés à tire d’ailes … Ils étaient arrivés en
formation serrée comme le poing … Et puis, tout à coup, le poing s’était
ouvert, la formation avait éclaté et les pigeons s’étaient abattus … Il y avait
de la luzerne en graine … Je regardais, parce que j’avais pensé que c’étaient
des palombes … En ces fins de saison, les palombes passent, mais elles ont
plutôt l’habitude de s’abattre dans les chênes verts où elles se gavent de
glands … Il y avait un pigeon blanc parmi eux ... Ce n’étaient donc pas des
pigeons sauvages : Les propriétaires de pigeons veillent à ce qu’il y ait
toujours un pigeon blanc dans le vol… Cela évite les confusions et les
chasseurs s’abstiennent de tirer … J’étais donc en train d’observer ces pigeons
qui piétaient dans la luzerne et puis … Et puis, tout à coup, je me dis :
-
« Raoul, ce gros
caillou sur lequel tu es assis … Il est trop gros pour être normal »
… « Je le regarde bien : Il est rougeâtre …
Rougeâtre, alors que toutes les roches sont calcaires dans ce pays !
Alors, je me lève, et puis je regarde de plus près : Le caillou est bien
rougeâtre : Toute l’apparence d’un caillou de grès … C’est un « étranger » :
Ce caillou a été importé … Il n’est pas de chez
nous ! Il est gros comme … Enfin, il est gros, puisque je me suis assis
dessus ! Il est enfoncé dans le sol par sa base … Je me baisse, je me mets
à genoux … J’y passe la paume de la main … Pas de doute ! … Il y a une
rainure sur ce caillou … Une rainure profonde, large de deux doigts, longue de
trente centimètres environ … Et puis tout à côté, il y a une autre rainure,
aussi large et aussi longue que la première … Peut-être un peu plus profonde …
Oh ! Oh ! Je me dis, Ces rainures, elles ne sont pas
naturelles : Elles ont été faites de main d’homme, avec un outil ! …
Je poursuis mon examen, en essuyant la poussière déposée par les ans et par les
vents …
« Pas de doute : C’est un polissoir !
… Un polissoir tout pareil à ceux qui étaient utilisés pendant la préhistoire,
par les hommes, pour affûter et polir les lames de silex qui deviendraient des
grattoirs, des bifaces, des couteaux, des pointes de flèches, des coups de
poing ! – Ce caillou est un polissoir préhistorique et je me trouve sur le
site d’un atelier qui date de l’époque de la pierre polie … Comment ce caillou
de grès a-t-il été apporté là ? Il n’y a pas de grès en Oléron »…
« C’est comme ça que j’ai découvert le polissoir
qui est maintenant déposé au Musée de Saint-Pierre : On le voit très bien
quand on est dans la salle d’exposition : Il est là, dehors … Très visible
à travers les vitres des fenêtres … Non loin, on peut voir les outils qui ont
été trouvés à l’emplacement du parking de la jardinerie de Saint-Pierre … Les
outils qui ont servi à fabriquer des perles de nacre, aux temps de la
préhistoire également. »
Raoul Pelletier, c’est cela : Un paysan, un
paysan de chez nous,
Autrement
dit un paysan-marin, ou un marin-paysan, comme on voudra : Il a soigné ses
vignes, mais il a aussi pratiqué tous les genres de pêche à pied, pêche au
lancer, pêche aux casiers : Bars, homards, crabes … Long, sec, le béret
sur la tête, parlant peu mais parlant bien. Curieux de tout, sachant tout,
lisant tout, amoureux de son patrimoine … Il note tout, il classe les coupures
de journaux. Il lit tout, il écoute tout. De ces gens qui sont des autodidactes
nous avons beaucoup à apprendre et tout d’abord, ce sont des mémoires … Des
mémoires sur lesquelles nous devrions nous appuyer beaucoup plus souvent pour
faire moins de sottises lorsque nous prétendons construire l’avenir,
- « Entre … Il est bientôt midi : On
va ajouter une assiette sur la table et tu vas manger avec nous. » … La
voilà, la véritable et traditionnelle hospitalité oléronnaise !
« Sais-tu pourquoi nos anciens n’avaient rien
construit à l’embouchure du canal de la Perrotine, me disait-il un jour … C’est
parce que les terrains sont, à cet endroit, en dessous du niveau de la mer … La
mer peut passer là … On y a construit un village, depuis que les ateliers de
construction du fort Boyard y ont été installés, mais c’est une erreur, et une
erreur qui peut nous coûter cher … Comment a-t-on pu laisser construire autant
de maisons, autant de villas en un endroit pareil ? »
Xynthia lui donnera raison, hélas ! – Comment
n’avoir pas tenu compte des leçons du passé ? Raoul, par la même occasion,
m’apprendra que le pont de Boyardville n’a été construit qu’à la fin du XIX
eme. siècle : Auparavant, au même endroit, on franchissait le canal au
moyen d’un bac manœuvré par un passeur : Il y avait si peu de routes en
Oléron ! J’apprendrai également de lui que le canal de la Perrotine ne
débouchait pas au même endroit que maintenant … Le canal de la Perrotine débouchait
… À la Vieille Perrotine ! Et ce n’est que bien plus tard que l’on fit
faire un coude à ce canal, pour qu’il se dirige vers Boyardville.
Le jour où l’on déposa tes cendres dans la tombe
familiale, au fond du cimetière de Saint-Pierre, vois-tu, Raoul, j’étais très,
très triste : J’avais perdu un ami, j’avais perdu un maître …
-
« C’est une
bibliothèque qui disparaît », ais-je dit à son fils, Jean-Claude, qui
avait été mon élève …
C’est encore Raoul Pelletier qui orienta mes recherches, lorsque je me penchai à
mon tour sur l’histoire de l’île d’Oléron … Connaître l’histoire, afin de
construire l’avenir ! Raoul, il savait tout faire, discrètement,
patiemment , sans en tirer vanité. Adroit de ses mains, il avait construit de
superbes maquettes de bateaux, d’après les plans des arsenaux, qu’il avait
dénichés aux archives … J’ai dit plus haut qu’il pratiquait la pêche au lancer,
j’ajouterai qu’il utilisait pour cela un ingénieux moulinet de sa fabrication
créé avec … Les rouages d’un réveil-matin ! Il peignait de charmantes
petites aquarelles sur lesquelles on retrouvait toujours son île ... - Il avait
été l’un des tout premiers membres de l’association des amis du musée de Saint-Pierre
et il avait donné à ce musée des trésors : Maquettes de marais salants et
de bateaux … Que sais-je encore ? N’oublions pas de dire Qu’il avait
acquis des connaissances en charpenterie navale : Il avait lui-même
construit un « couralin » et avait participé à la restauration des
deux bateaux traditionnels qui appartenaient à ses deux fils.
Raoul me parlait des relations maritimes
d’Oléron à travers les siècles : Je l’entends encore me dire tout ce qu’il
savait sur les ports et les abris des côtes oléronnaises … Je m’en souviens
très bien : Nous étions chez toi, Raoul … Nous étions chez toi, sous le
hangar où tu faisais pousser des chrysanthèmes en expérimentant un système
d’arrosage automatique par goutte à goutte … Tu as sorti un papier de je ne sais
où … Un papier et un crayon, et tu t’es mis à m’expliquer pourquoi on
construisait, à Plaisance et à Foulerot, des épis rocheux perpendiculaires au
trait de côte.
« Pourquoi donc perpendiculaires, avais-je
demandé … Pourquoi donc perpendiculaires alors qu’il me semblerait plus utile,
plus efficace, de construire tout simplement des digues pour renforcer la
côte ? »
« Regarde, m’as-tu répondu en faisant ton petit
dessin … Une digue, on en a construit une, à Plaisance, avant la guerre … Une
bonne digue en béton … On aurait dit qu’elle allait arrêter la mer pour des
siècles et des siècles … On aurait dit que les vagues des grandes marées
allaient se casser les dents là-dessus pour toujours … Tu sais ce qu’il en
reste, de cette digue ! … Si tu peux en trouver sous le sable de la plage
le plus petit morceau … Tu me le montreras ! Il n’en reste
rien ! »
D’un trait, tu as dessiné la côte, d’un autre tu as
dessiné un épi perpendiculaire à la côte … Puis tu as dessiné un trait encore
pour figurer le courant marin, qui descend du Nord vers le Sud , celui qui
ensable depuis plus d’un siècle le port de Saint-Denis et celui du Douhet… Ton
trait se brisait sur l’épi, le courant formait une vague qui s’enroulait en une
volute et … devait laisser retomber sa charge de sable au pied de l’épi de
roches. C’est ce que l’on a fait et … La côte a résisté jusqu’à
maintenant : La mer, je l’avais vue passer à travers la dune, à Plaisance,
et son eau salée était entrée dans la forêt, s’y était étalée, avait brûlé les
sols et les arbres … Que c’en était une désolation dans les bois de la
Malentreprise !
Eh bien … Quand on a construit des épis
perpendiculaires au trait de côte, ça a tenu ! Cela n’a pas tenu
partout : à La Gautrelle et à La Nouette, on dépose des roches et des
roches, venues d’on ne sait où … Des roches de calcaires dans le cœur
desquelles on trouve des fossiles … On y étend des nappes de plastique pour
assurer l’étanchéité des ouvrages … Et la mer creuse à l’extrémité des
digues ! La mer creuse et contourne les roches … Le courant ne perd pas sa force … Sans cesse il
faut allonger les digues. Mais il faut remarquer qu’elles sont construites le
long du trait de côte et non pas en épis comme à Plaisance et Foulerot … L’Office National des Eaux et Forêts
qui a la charge de protéger les côtes oléronnaises veut à tout prix sauvegarder
son terrain de camping de la Gautrelle … Il ferait bien de réviser sa
stratégie ! Tout cela Raoul, c’est toi qui me l’a expliqué. : La mer,
il ne faut pas lutter avec elle, il faut biaiser, trouver un accord avec sa
force et son vouloir.
Tu m’as expliqué l’histoire des ports et des abris sur
les rivages d’Oléron. Nous sommes
partis de l’exemple du port de La Cotinière, que tu connaissais bien.
L’abri de La Perroche
était utilisé autrefois par les pilotes de la Gironde. C’était le seul
abri de la côte ouest. Napoléon y projetait un port : Son intention était de relier La Perroche à
Boyardville par un canal pour éviter aux navires sortant de Rochefort les
dangers des pertuis, toujours surveillés par la flotte anglaise … Quelques ouvrages ont été réalisés,
dont une jetée qui n’a guère tenu. C’est un bon abri, mais il est entouré de
rochers. À ce site, celui de La Cotinière a été préféré.
Le Port de La Cotinière C’est une création tardive :
Au dix-neuvième, il n’était encore équipé que d’une jetée sommaire : Les
barques étaient tirées à terre. Il s’est développé surtout après la seconde
guerre mondiale. La jetée a été prolongée et un second bassin a été créé, on
parle d’un troisième …Il est devenu le premier port de pêche de la Charente
Maritime et l’un des plus importants ports de pêche de France …devant
celui de La Rochelle : crevettes roses et grises, crabes, homards, soles,
maigres, bars, merlans, raies, sardines … Même au marché de La Rochelle les
poissonniers sont fiers d’attirer leurs chalands en affichant la provenance
cotinarde de leur
marchandises ! Les équipements portuaires à la Cotinière se sont
considérablement développés (la criée en particulier, est devenue ultra
moderne et informatisée, mais hélas, en même temps fermée aux touristes
spectateurs ). On ne vend plus sur
les quais, comme après guerre, les poissons aux particuliers, mais La Cotinière
est devenue un pôle d’attraction touristique et commerciale saisonnier
incroyablement fréquenté (bars, restaurants, boutiques, galeries
d’expositions)… D’où, l’été, des
difficultés de circulation., il faut bien le dire.
C’est la dernière fois que je t’ai vu,
Raoul … Nous avions parlé de ça … Je m’en souviens bien : Je t’avais
trouvé assis sur un banc, et ta femme était assise à côté de toi. Il faisait
beau … Vous preniez le soleil. Ton chien était venu se frotter sur mes jambes
…Un teckel à poils rudes, bas sur ses pattes Louis XV … Il y avait longtemps
que je ne t’avais pas vu : Qu’est-ce que tu veux ? – Je suis toujours
à courir à travers le monde … Mais cette fois-ci, je t’annonçais que je
revenais pour de bon … Je m’installais et construisais ma maison à
Saint-Georges, pour ma retraite … Sur un signe de ta part, ta femme s’est levée
de son banc et elle t’a suivi : Tu nous faisais entrer dans ta maison.
Nous nous sommes assis autour de la table, face à l’escalier … Sur la table, il
y avait une toile cirée …Au mur, il y avait une aquarelle :
-
« Oui, c’est moi
qui l’ai faite », as-tu dit … Elle était jolie.
Et puis tu m’as parlé encore des abris et des ports de
l’île d’Oléron.
Les ports de Saint Denis et du Douhet,
construits au dix-neuvième siècle pour assurer le chargement du sel et celui du
vin, avec, dans le cas de celui du Douhet, creusement d’un canal qui draine
toute la zone des marais et se prolonge jusqu’à Saint Georges. Ces deux ports
sont, en 1945, remplis de sable de telle manière que l’on a pu écrire que la
seule chose que l’on pouvait y faire, c’était des jardins publics ! Ils
seront pourtant remis en état et agrandis dans les années soixante ou
soixante-dix, en profitant des plans nationaux de développement de la
navigation de plaisance.
Le port de Boyardville sera construit au dix-neuvième siècle également,
pour les besoins relatifs à l’édification du fort Boyard. Il desservira l’École
Nationale des Torpilles. Il est prolongé, lui aussi, par un canal (le canal de La Perrotine desservant les marais de
Boyardville, jusqu’aux aux abords de St. Pierre et surtout les quais de la Saurine, près de Sauzelle) Ce pauvre canal est en bien mauvais état également, à
la fin de la guerre. Le canal lui-même, voit ses berges, non entretenues,
s’effondrer petit à petit. Les Oléronnais ont tout de même gagné, au
dix-neuvième, un pont permettant de traverser ce canal, pont qui remplace le
bac du passeur. Un appontement en
bois a été construit sur la plage pour l’accostage du bateau de La Rochelle.
Des blockhauss ont été édifiés par l’organisation Todt aux environs de Boyard,
comme aux environs du Douhet et de Saint- Denis et comme à Vert-Bois, sur la
côte Ouest, face au large. Ces blockhauss ont disparu, bousculés ou enfouis par
les sables. Le port, lui, bénéficiant d’un bassin à flot a été remis en état
pour la plus grande satisfaction des plaisanciers. Dans le canal, quelques
chalutiers ont leurs postes d’attache le long des quais et les bateaux des
mytiliculteurs dressent vers le ciel les curieuses mandibules de leurs palans et de leurs grues.
Le port du Château construit aux siècles qui ont vu l’édification de la citadelle n’existe plus (Il
était situé à l’Est, au pied de la
citadelle). On a utilisé les fossés mêmes
de la citadelle, situés au Sud, c’est à dire du côté où la construction d’une
demi-lune avait été tentée, sur des terrains de vase : Une jetée, un
sleep. On y accoste en venant du Chapus. C’est là que Victor Hugo débarquera
avec Juliette Drouet pour un séjour d’une seule nuit … Le petit train inauguré
par Émile Combes le 24 septembre 1904 y aura sa gare de départ pour aller
jusqu'à Dolus, St. Pierre, St. Georges et St. Denis, avec un embranchement sur
Boyardville. Le port est utilisé par les bateaux de charge et surtout, bientôt
se transforme en port ostréicole, au bénéfice des établissements situées entre
Le Château et Boyardville (La
Baudissière). Tout récemment, un nouveau
bassin est creusé et, après de multiples difficultés, que les leçons de
l’histoire auraient pu faire prévoir, il permet d’abriter de nouveau bateaux,
de plaisanciers comme d’ostréiculteurs.
Le port de St. Trojan Utilisé pour le commerce du sel et
celui du vin, situé dans le secteur du bassin de la Seudre … Rare zone d’Oléron
où s’exerce le recrutement des marins pour le cabotage et le long cours. Le
village ne bénéficiera que tardivement d’un équipement routier, ne sera
rattaché que tardivement au réseau du chemin de fer (Pour expédier du bois
« vers le nord de l’île » et accueillir le sart en provenance du
Nord (Ducos de La Haille). Ce port
assure très tôt une liaison avec La Tremblade. Saint Trojan est le premier lieu d’implantation du tourisme
en Oléron, avant la seconde guerre mondiale et parallèlement au développement
balnéaire de Royan (villas de style « royannais »). Les mimosas qui font une bonne part de la célébrité
du lieu proviennent de la Côte d’Azur.
Saint Trojan : La forêt de pins et
de chênes verts. Plantée au dix-neuvième siècle (À partir de 1819, nous
apprend l’Abbé Victor Belliard), sur
le modèle répandu par Nicolas Brémontier pour les Landes et la presqu’île
d’Arvert … Pour fixer les sables qui avaient envahi le village (et quatre
hameaux) qu’il avait fallu déplacer.
En même temps on fixait de la même façon les sables de la côte est, entre
Boyardville et Plaisance. Plaise au ciel que les terres ainsi fixées le
demeurent !
Notons au passage que la commune de
Grand-Village n’existait pas, son territoire étant englobé dans celui de
Saint-Trojan (La séparation
n’aura lieu qu’en 1951). De même,
nous pouvons l’indiquer tout de suite, la commune de La Brée-Les-Bains n’a été
créée, aux dépens de celle de St. Georges, qu’en 1952.
Tu avais tout lu, Raoul … Tu savais tout
sur le passé de l’île d’Oléron … Tu étais vraiment une mémoire vivante … Les
gens comme toi, on devrait les consulter plus souvent, et tenir compte de leur
savoir !
Je demandais un renseignement concernant
la chronologie de je ne sais plus quels évènements … C’est à ton fils,
Jean-Claude que je demandais cela. Il me répond aussitôt :
- « Je vais regarder dans les
dossiers de Raoul … Tout est classé, étiqueté … Pas difficile à
trouver ! »
Retrouvons nous en cliquant sur le prochain mot écrit en rouge ... Encore des histoires d'Oléron !
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